"Ici, près de la moitié de nos membres sont des entrepreneurs", assure Orianne Chenain, directrice générale de la chambre de commerce française de Hong-kong. Elle explique ce fantastique dynamisme par l'énergie de la ville, les opportunités de rencontres, et le côté test de ce marché par rapport à celui de la Chine. Autre facteur essentiel: le mélange de libéralisme et d'Etat de droit aux portes de la Chine qui caractérise depuis toujours ce grand port ouvert sur le monde, qui a bâti sa fortune sur le trading et la finance.
"Hong-kong est un lieu de prédilection pour structurer ses investissements en Chine", souligne Eric Mayer, de TMA, avocat français présent depuis 1995. Ce dont témoigne le nombre de ceux qui ont choisi Hong-kong comme base pour rayonner en Asie, voire dans le monde. On retrouve cet esprit d'entreprise aussi bien chez les jeunes, qui affluent massivement malgré le renchérissement du coût de la vie, que chez les plus âgés, qui se rapprochent de leur marché. A l'instar de Jean-Pascal Tricoire, président du directoire de Schneider, qui s'y est installé
Ainsi, la communauté française est passée de 10 000 à 16 000 membres en quatre ans à Hong-kong. Un effet de diaspora commence à apparaître, où les pionniers servent de mentors
Le petit guide de l'entrepreneur
Hong Kong, numéro deux au classement de Doing Business, est l'endroit idéal pour créer son HOLDING en Asie. Dans cette enclave ultraliberale, les autorités on réduit au minimum les formalités pour créer une limited company, le statut recommandé pour qui veut y faire des affaires. On peut monter sa société quasiment en vingt-quatre heures et pour 1 dollar HK. Mais a Hong-kong ou règne la liberté contractuelle, pour qu'une marque soit protégé et que le traitement des problèmes entre actionnaires soit sécurisé, il faut aller au-delà du minimum obligatoire. Enfin, créer sa compagnie ne donne pas automatiquement le droit a un VISA et, devant l'afflux des demandes. Les règles d'obtention se sont durcies.
SEBASTIEN BRETEAU, fondateur de QIMA
"En sept ans, nous sommes devenus
n.4 de l'inspection qualité en Asie."
J'ai fait des études d’ingénieur et de commerce (Arts et Métiers et HEC). En 1995, j'ai fui la morosité française comme volontaire international en entreprise (VIE) a Hong Kong, ou j'ai créé ma première société qui importait des Tamagotchi et m'a permis de gagner 500000 francs en trois semaines. J'ai alors monté une entreprise d'import export, revendue en 2006. Comme je m'étais rendu compte des problèmes
de qualité, j'ai fondé QIMA pour proposer des inspections qualité, des audits d'usines et des tests en laboratoires pour le compte d'importateurs du monde entier en m'appuyant au maximum sur Internet. Nous avons été globaux des le premier jour. Cela nous a permis de devenir numéro quatre en Asie dans ce secteur, derrière Bureau Veritas, SGS et Intertek, en seulement sept ans. Nous avons 700 employés et exécutons 85,000 inspections par an pour des clients dans
111 pays, avec seulement 11% de notre chiffre d'affaires qui vient de France. Notre stratégie est de nous positionner sur les pays émergents. Nous employons dix-sept nationalités et utilisons une plateforme informatique sur laquelle tout le monde se connecte en Anglais. Des le début, j'ai voulu que ce soit une société avec un ADN global. Mais comment arriver a trouver une culture d'entreprise dans laquelle tout le monde se reconnaisse sans perdre sa saveur?
aux nouveaux arrivants, et où le petit monde français du business anime la vie hong-kongaise le jour comme la nuit. Tous les secteurs sont concernés, dont les vins (EMW...), la restauration (Olivier Caisson, Chez Patrick...) et les produits gastronomiques (La Madeleine de Proust...). Il y a également beaucoup d'entrepreneurs
dans les sociétés de services et de consulting. Pour les Français, un des atouts majeurs de Hong-kong est la proximité de la Chine du Sud, où il est possible de fabriquer, comme le font Asiapack (packaging sur mesure) ou Pacific Concepts (montres), puis de commercialiser directement les produits vers la zone Asie ou la Chine continentale.